Les roches rouges d'Olivier Adam

Les roches rouges par Adam

   Hello !
   Je vous présente Les Roches Rouges d'Olivier Adam, un des romans paru après le (1 er) confinement dans La Collection R. Il est publié par la maison d'édition Robert Laffont.

   Résumé :
   -Faut qu'on se tire d'ici.
   -Et on ira où ?
   -Je sais pas. T'inquiète. On trouvera.
   -Et s'il revient ?
   -Ben il reviendra.
   -Et s'il revient s'en prendre à tes parents ?
   -C'est pas après eux qu'il en a. 

     Qu'est-ce que Leila fout avec moi ?

    J'ai tout juste dix-huit ans. Je vis chez mes parents. Je ne vais plus au lycée et j'ai pas de boulot. Je picole trop et je me bourre de médocs. Comment peut-elle croire que je suis capable de la protéger, de lui offrir quoi que ce soit de plus ou de mieux que son mec ?
    Depuis qu'on roule, elle m'a pas posée la moindre question. Elle m'a même pas demandé où on allait exactement. Je lui ai juste dit que je connaissais un endroit où on serait pénards. Et ça a semblait lui suffire....

Les gens qu'on croise tous les jours depuis son enfance, on connaît si bien leur visage qu'on arrive plus vraiment à les voir.
-Antoine 

   J'ai lu ce livre en trois/quatre jours. Il doit faire dans les deux cents pages : 240 après vérification sur Babelio. Le genre du roman est dit comme roman ado. Vous l'aurez peut-être sûrement deviné, mais le résumé est en fait un extrait du livre. J'aime bien quand les auteurs font ce choix-là. Plutôt que de réfléchir en se cassant la tête pour trouver un résumé attirant, ils choisissent un extrait d'un moment clé de l'histoire. Rien que ça peut donner au lecteur l'envie de s'y intéresser.
     Le roman présente deux point de vues qui sont internes. Celui d'Antoine qui est le narrateur principal de l'histoire, et celui de Leila que l'on découvre au fil de ses écrits. Le roman est un mélange épistolaire avec Leila qui écrit dans un carnet, et Antoine qui raconte son histoire dans ce qui semble être le présent. J'avoue qu'au départ j'ai eu du mal à comprendre que c'était deux points de vues différents. Il n'y a que trois chapitres qui représentent trois moments différents de l'histoire : un peu comme l'introduction, le développement et la conclusion.
    L'histoire commence avec les écrits de Leila, une jeune femme qui aurait l'air d'avoir vingt-six ans. Elle est mariée à un mec qui n'a aucun respect pour elle ou pour leur enfant en bas-âge de trois ans. Son mari ne fait que la rabaisser, la frapper. Elle a arrêté l'école tôt, ce qui m'a freine dans ses tentatives pour lui échapper. Surtout, elle reste pour que son fils ait un père.
     On a ensuite le point de vue d'Antoine, dix-huit ans. Il a arrêté son BTS sans le terminer, il n'a plus de boulot. Il vit encore chez ses parents, à boire et se droguer toute la journée.
     L'histoire commence ainsi, on ne sait pas trop où on en est avec les personnages. Ce que ça va donner. On est dans l'attente.On comprend rapidement aussi que l'entourage de Leila se résume à son mari, son fils et Antoine. Elle n'a plus de liens avec sa famille, qui a coupé les ponts avec elle en partie à cause de son mari. Elle est coincée dans une relation toxique, sans grandes chances de pouvoir en sortir.
   Un jour Antoine propose à Leila de prendre leurs affaires et de partir loin de la banlieue parisienne, loin d'Alex son mari. Leila accepte pour protéger son fils, bien qu'elle ait peur pour les parents d'Antoine. Ils débarquent aux roches rouges, dans le sud dans la villa familiale d'Antoine. Au départ, je ne savais pas que les roches rouges était un lieu. Plutôt une échappatoire imaginaire. Le roman prend un autre tournant encore plus dramatique, quand dans le deuxième chapitre il révèle pas mal de non-dits notamment avec la présence de Lise, la soeur aînée d'Antoine.
     J'ai été particulièrement touchée par ces non-dits, les raisons d'autant que je suis tata. De plus faire ce voyage leur permet de se rendre d'une chose très importante, depuis qu'ils se connaissent ils ne se sont jamais vraiment parlés. Jamais vraiment dits les choses. On assiste à tout un tas de révélations fracassantes sur les deux personnages, leurs liens, leurs familles.
    Je ne nie pas le choix scénaristique de l'auteur de vouloir entrer dans la peau de ses personnages, complètement paumés et au langage très familier. Je ne l'ai pas trouvé très agréable à lire, sûrement car je ne rencontre pas ce genre de choix dans mes autres lectures. Après cela reste un bon choix qui ne freine en rien la lecture. Ni la façon dont les thèmes sont abordés : comme la violence conjugale, la relation toxique, le détournement de mineurs, les parents qui abandonnent leurs enfants, le premier amour, la désillusion, la douleur de la mort....
    Honnêtement j'ai été très surprise de trouver tant de thèmes abordés en si peu de pages. Cela me donne envie de jeter un coup d'oeil à son autre roman, La tête sous l'eau. À un moment dans le livre, j'ai eu l'impression qu'il y faisait référence en parlant de l'expression « avoir la tête sous l'eau ».

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